Projet STIMulE - Soutien aux Travaux Interdisciplinaires, Multi-établissements et Exploratoires
Coordination :
- B. Bertrand, Unité de Taphonomie Médico-Légale & Anatomie | Institut de Médecine Légale, Université de Lille
- V. Hédouin, Unité de Taphonomie Médico-Légale & Anatomie | Institut de Médecine Légale, Université de Lille
Partenaires :
- Cour d'Appel de Douai, Ministère de la Justice
- Service Régional de l’Archéologie, Direction Régionale des Affaires Culturelles, Ministère de la Culture
- Commonwealth War Graves Commission
- Archéopole, Société Privée - SCOP-SARL
Ce projet a pour objectif la stimulation de nouvelles approches à des questions à l’interface entre la justice et le patrimoine. Il ambitionne de contribuer à la fois à l'élaboration de la preuve médico-légale, mais aussi à la préservation du patrimoine et son enrichissement en fédérant l’ensemble des acteurs confrontés à la découverte de squelettes humains sur tous les territoires de la Région Hauts-de-France.
Les objectifs de ce projet s’articulent autour de trois axes : i) l’amélioration des protocoles pour apporter une réponse judiciaire efficace en cas de découverte d’ossements et réattribuer les ossements hors cadre judiciaire ; ii) le développement de techniques scientifiques pour estimer le délai post mortem et l'évaluation de leur validité dans un contexte d’expertise ; iii) le transfert du savoir-faire organisationnel à tous les territoires de la région Hauts-de-France puis au territoire national et déploiement du savoir-faire analytique à la communauté scientifique internationale.
Lorsque des restes humains sont découverts à l’état squelettique la question de leur datation se pose systématiquement. L’intérêt de connaître le délai post mortem est fondamental pour pouvoir attribuer à ces pièces osseuses leur caractère judiciaire ou archéologique. Pourtant, en l’absence de données contextuelles, l’évaluation de l’intervalle post mortem reste encore aujourd’hui une variable très délicate à établir. Les échelles de temps considérées en contexte médico-légal s’étendent de quelques minutes à quelques décennies, mais la complexité des processus biologiques et biochimiques impliqués dans la transformation du cadavre rend l’imprécision des estimations du délai post mortem croissante avec le temps. Lorsque le délai post mortem est important et que les restes sont entièrement squelettisés, les techniques de datation du décès ne permettent aujourd’hui d’évaluer cet intervalle que dans une fourchette très éloignée du délai de prescription fixé à 20 ans par l’article 7 du Code pénal. De nouvelles avancées sont donc très attendues, sur le terrain comme en laboratoire.
Projet structurant ULille - Institut de Recherches Pluridisciplinaires en Sciences de l’Environnement
Coordination :
- B. Bertrand, Unité de Taphonomie Médico-Légale & Anatomie | Institut de Médecine Légale, Université de Lille
- P. Auguste, UMR 8198 Évolution, Écologie et Paléontologie, CNRS - Université de Lille
Le matériel osseux, mais aussi dentaire, est de par sa composition mêlant constituants minéraux et organiques, un élément récurrent conservé bien après la décomposition des tissus mous, que ce soit à l’air libre ou en contexte sédimentaire. Quand les ossements sont entiers et n’ont subi aucune dégradation de leur état de surface et/ou de leur morphologie globale, il est aisé grâce à l’anatomie comparée de déterminer l’espèce à laquelle appartient la pièce. Toutefois, il apparait très souvent que ces os sont soit mal conservés, soit fragmentés, empêchant toute identification taxinomique, parfois au niveau même de la famille de vertébré concerné. Il est alors nécessaire de faire appel à des techniques d’analyses invasives sur du matériel génétique ou protéinique. Toutefois, certaines pièces osseuses sont soit trop petites pour permettre l’extraction de suffisamment de matériaux organiques potentiellement diagnostiques, soit trop précieuses lorsqu’il peut s’agir d’os pouvant appartenir à un homme par exemple. Dans le domaine de la médecine légale et de sa discipline connexe la taphonomie médico-légale, il est ainsi primordial de pouvoir identifier à coup sûr un os d’origine humaine à son homologue animal. Il en va de même pour l’archéologie de manière générale et la Préhistoire en particulier, où de très nombreuses accumulations d’ossements peuvent contenir des vestiges d’hominidés disparus, tels que les Néandertaliens par exemple.
Le but de ce projet interdisciplinaire et inter-laboratoire au sein de l’Université de Lille est de fédérer les compétences acquises dans ces deux domaines, le point commun étant le tissu osseux, pour les applications en médecine légale et en paléontologie des mammifères quaternaires.